Philippe Servaty, l'ex-journaliste du Soir, reconnaît qu'il souffre d'une forme de perversion
BRUXELLES Depuis maintenant de nombreuses semaines, une situation totalement paradoxale a anéanti des dizaines de familles marocaines. Leurs filles - 13 pour l'instant - ont été emprisonnées pour avoir posé dans des positions compromettantes devant l'objectif de celui qu'elles croyaient sincère. Mais Philippe Servaty, ce journaliste du quotidien Le Soir, qui a démissionné depuis, n'avait aucun sentiment pour elles. La seule chose qu'il désirait, c'était prendre ces photos perverses de femmes qui espéraient le mariage promis...
Au lieu de cela, Philippe Servaty n'a plus donné signe de vie. Il était retourné auprès de sa femme, à Bruxelles...
Mais sa perversion était toujours là. Si bien qu'il n'a pu s'empêcher de mettre toutes ces images volées sur un CD... La disquette fit ensuite le tour d'Agadir, d'abord, du Maroc, ensuite. Interpellé par les autorités marocaines, le journaliste est reparti libre du Maroc. Les pauvres femmes, elles, ont été condamnées et emprisonnées!
Mais l'étau se resserre! Depuis lundi, un mandat d'arrêt international a été lancé à son encontre par un juge d'Agadir. Cette décision répond aux plaintes déposées par quatre familles de victimes emprisonnées à Agadir. Les quatre jeunes femmes ont été aussitôt interrogées dans leurs prisons marocaines. Servaty pourrait donc être interpellé ici en Belgique. La justice marocaine précise qu'elle est prête à le juger, mais accepte néanmoins qu'il soit jugé si nécessaire en Belgique.
Et parallèlement, la justice bruxelloise s'en mêle. Le dossier qui était resté des jours sur le bureau d'un substitut a enfin été transmis à un juge d'instruction pour outrage aux moeurs. Autrement dit, pas grand-chose par rapport à ce que vivent ces femmes au Maroc. «Il risque de 8 jours à 6 mois de prison», explique le porte-parole du parquet.
Pourtant, Servaty est en aveux. «Je suis quelqu'un de malade. J'ai une sexualité liée au visuel et c'est une forme de perversion», explique l'ex-journaliste du Soir, le quotidien qui a d'ailleurs promis qu'il collaborerait à l'enquête. «Mais je n'ai pas le profil du pédophile, je suis catastrophé par ces accusations.»
Le journaliste poursuit en exprimant ses regrets. «C'est peut-être facile, mais je tiens sincèrement à exprimer mes regrets. Dire aux proches de ces jeunes filles qu'elles sont honnêtes, qu'il faudrait un peu d'amour pour elles comme ma famille m'en donne pour l'instant.» Enfin, il tient à préciser qu'il n'est nullement raciste et qu'à aucun moment il n'a voulu insulter l'islam. Un fait qui lui était reproché vu les poses qu'il faisait prendre à ces femmes qui devaient, pour certaines, garder leur djellaba. «Je suis marié à une personne étrangère avec qui j'ai un enfant. J'ai participé à de nombreuses manifestations culturelles, j'ai aidé le tiers-monde, j'ai fait partie d'une association qui aidait les jeunes Maghrébins.«
Mais cet amour pour les autres l'a conduit droit vers une perversion incontrôlable qui s'est terminée par un drame humain pour toutes ces femmes qui ont cru en son amour!
Emmanuelle Praet
© La Dernière Heure 2005
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