le Maroc acquiert des armements Suisse

Armement suisse au Maroc!
EXPORTATION D'ARMES En 2004, la Suisse avait vendu 40 obusiers blindés M109 aux Emirats arabes unis. Mais ces derniers, sans l'autorisation de la Confédération, les ont revendus au Maroc
Hier, Joseph Deiss était dans ses petits souliers. Très embarrassé. La semaine dernière, ses services avaient annoncé qu'ils suspendaient la vente de 180 chars M113 aux Emirats arabes, qui souhaitent les offrir à Bagdad.

Et voilà qu'une nouvelle affaire éclate. Le ministre de l'Economie a eu la pénible mission de dévoiler hier que le Conseil fédéral s'était fait rouler dans la farine. Les 40 obusiers blindés M109 vendus en 2004 aux Emirats arabes ont pris le chemin du Maroc, avec la bénédiction des Etats-Unis mais pas celle de la Suisse, comme ils s'y étaient engagés. «Or, le Maroc était il y a encore peu de temps sur les listes des Etats auxquels on ne livrait pas de matériel militaire, en raison de son conflit avec le Sahara occidental», rappelle Jean-Yves Gentil, porte-parole des socialistes. Berne n'a découvert les faits que samedi.

«Un mauvais vaudeville»
«C'est un mauvais vaudeville où Joseph Deiss joue le rôle du candide marchand d'armes», commente ironiquement Jean-Yves Gentil. Les socialistes se frottent les mains, car les faits leur donnent raison. Ils avaient été les premiers à dénoncer les ventes d'armes à l'Irak, mais aussi au Pakistan, à l'Inde et à la Corée du Sud, qui constituent une violation de la législation sur l'exportation de matériel de guerre. A la lumière du dernier cafouillage, le Parti socialiste demande au Conseil fédéral un moratoire sur toutes ces transactions afin d'éviter une nouvelle controverse. Exigence qui sera relayée au Parlement.

Un groupe interdépartemental a été chargé d'examiner la procédure à suivre. Eviter, par exemple, que le Conseil fédéral donne son aval tant qu'il n'a pas toutes les informations en mains. Nul doute que ce nouveau cafouillage sonne le glas de la transaction sur les 180 chars qui devraient être livrés à l'Irak, les Emirats arabes unis apparaissant comme un partenaire peu fiable.
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