Apres une longue période de doute, à la suite de sa suspension par la fédération internationale, le marocain Brahim Boulami reprend espoir et refait parler de lui comme il l'avait promis à maintes reprises : “ J'ai toujours clamé mon innocence affirme-t-il, et je continuerais à défendre mon cas devant toutes les instances .J'ai promis de revenir au devant de la scène pour bien montrer que Boulami restera un grand athlète”.Ces paroles, il les ressassera encore longtemps.
L'enfant de Safi, du haut de ses 33ans, espère toujours défier les meilleurs spécialistes du 3000 steeple dont il détient le records du monde depuis un certain 24 août 2001 à Bruxelles en 7min 55sec 28/100.Ce jour là restera gravé à jamais dans sa mémoire. “ Je pense sincèrement que c'est le plus beau jour de ma vie, s'est –il exclamé au terme de cette mémorable course. Le rêve de tout athlète est de se retrouver un jour sur le toit du monde. Il m'a fallu du temps, de la patience et beaucoup d'énergie pour concrétiser ce rêve d'enfant”.
Et puis comme si un seul bonheur ne suffisait pas, voilà que la fédération internationale (IAAF) dévoilera la même année , le liste des 20 athlètes hommes et dames nominés pour le titre de meilleurs sportifs de l'année 2001, dont les deux athlètes Hicham El Guerrouj , champion du monde du 1500 m et …Brahim Boulami, détenteur du record du monde du 3000 steeple. En mettant fin à la mainmise des Kenyans sur cette distance depuis 1978, le marocain était définitivement entré par la grande porte dans la cour des grands.
Il était devenu une star de l'athlétisme mondial. Les performances vont se multiplier mais à la veille du fameux meeting de Zurich le 15 août 2002, où il avait pulvérisé son propre record du monde en 7min 53.sec 17/100, Brahim Boulami est contrôlé positif à l'érythropoïétine (EPO). Le ciel lui est tombé sur la tête. Il va être suspendu deux ans alors qu'il se préparait pour de grandes manifestations mondiales et les meetings.
L'athlète marocain s'est évidemment déclaré déçu de cette sanction qu'il n'est pas arrivé à s'expliquer. “ Je n'ai pas caché ma déception, déclare-t-il à tout bout de champs mais je ne suis ni résigné, ni abattu, je continuerais à m'entraîner et me préparer davantage pour prouver sur la piste que je n'ai pas pris de substances prohibées.”La FRMA qui a auditionné Boulami n'a pas suivi la fédération internationale dans son raisonnement et a décidé de blanchir l'athlète jugeant que la méthode utilisée n'était pas scientifique et que la contre –expertise a été entachée de vice de forme.
Le laboratoire de Lausanne (Suisse), qui avait effectué le dépistage de l'EPO, reconnaît lui même ne pas disposer de la certification ISO, condition exigée par le CIO. “ La décision d'innocenter Boulami ne se base nullement sur une appréciation subjective ou sentimentale mais sur un ensemble d'arguments présentés par les experts marocains le docteur Stambouli et russe Nicolaî Dourmanov ” avait reconnu Mohamed Nouri,membre de la commission de discipline de la FRMA dans une déclaration à la MAP.
A l'époque certains observateurs n'avaient pas très bien compris la position du comité provisoire car cette affaire ne concernait que l'IAAF et le tribunal arbitral du sport mais ce fut tout de même un soulagement pour le champion du monde qui a toujours clamé son innocence. Quant au tribunal arbitral, il a, en revanche, reconnu que Brahim Boulami avait commis une infraction de dopage au sens de la réglementation de l'IAAF.
Après cette suspension, le marocain sera privé des J.O 2004. La mort dans l'âme, il va subir mais sans plier. “ J'ai été touché dans ma chair et mon âme et je considère ma suspension, ne serait-ce qu'un jour, comme une atteinte à ma dignité et à la renommée de l'athlétisme marocain ”, avait – il déclaré, et d'ajouter “ Auront-ils la conscience tranquille si un athlète est injustement sanctionné sur la foi d'une incorrecte évaluation, surtout en matière d'EPO, alors que la méthode de dépistage fait l'objet d'une polémique sur le plan mondial.
Je défendrais mon innocence jusqu'à épuisement de toutes les procédures. C'est un choc terrible pour moi et je me demande toujours comment pourrais-je prendre quelque chose d'interdit alors que je subis régulièrement des contrôles médicaux qui se sont multipliés après que j'ai battu l'année précédente le record du monde du 3000 steeple. Je m'entraîne en haute altitude à Ifrane pendant 4 à 5 mois ce qui serait le seul dopage que l'on pourrait me reprocher ”. Mais rien n'y fit.
Boulami ne va bénéficier d'aucune circonstance atténuante Au terme de cette suspension , l'athlète marocain disputa quelques courses mais sans trop d'éclat .Il fait partie de la sélection marocaine au Jeux Méditerranéens d'Almeria où il compte prendre sa revanche sur ce destin qui lui a tourné le dos. Vendredi, il a remporté l'épreuve du 3000 steeple , sa distance de prédilection, parcourant la distance en 8min 15sec 15/100, un chrono , certes loin de son record du monde mais qui lui redonne espoir.
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