la prison centrale de Kénitra
Selon des sources proches de la prison centrale de Kénitra, Mounir Erramach, le fameux baron de la drogue, condamné à deux peines de prison (3 et 20 ans), mène une vie de luxe dans ce lieu de correction des délits. A défaut de «force physique», «l¹argent mène à tout», nous confie une source qui a recoupé les informations auprès de visiteurs de la prison. D¹ailleurs, tout filtre avec les acquis liés à la «réinsertion» dans la société...
Incroyable ce que l¹on peut apprendre en écoutant le «train de vie» mené par certains «prisonniers» de droit commun dans la prison du Gharb. L¹administration de la prison semble ménager les «poids lourds».
Deux personnages se font particulièrement remarquer. L¹un pour ses sous, l¹autre par sa force...
Mounir Erramach, trafiquant de drogue richissime que les lourdes amendes pécuniaires n¹ont pas ruiné (il aurait encore plus d¹argent que celui confisqué !), glisse la pièce (les gros billets) et toutes les portes s¹ouvrent. Deux à trois visites par semaine, des cuisiniers qui se portent «volontaires» pour le servir, des coursiers qui sortent pour lui ramener ce qu¹il désire. En plus d¹une sortie à l¹extérieur, à raison d¹une fois par semaine ou tous les dix jours, pour rencontrer ses amis, ses complices du milieu, etc. Ces sorties sont couvertes par un «dossier médical», alors que ceux qui ont eu l¹occasion de l¹apercevoir au parloir démentent tout signe de maladie.
Le prisonnier «le plus gâté» ferait exception s¹agissant de la fermeture de sa cellule, fermée pour les autres détenus chaque jour à 18 heures.
Selon des observateurs, la logique pénitentiaire est claire. On «achète tout en prison». Notre homme, lui, semble avoir séduit et soudoyé toute la hiérarchie de la prison et ses intermédiaires qui font partie des condamnés à sa solde.
Des soutiens jusqu¹à 20 000 DH par tête de pipe sont distribués, ici et là... Qui pour acheter une voiture, qui pour faire face à la cherté du coût de la vie, qui pour s¹approvisionner en drogue chez les dealers locaux, qui pour acheter un ordinateur portable... Il ne manque que la connexion Internet.
Les visites, réglementées pour les autres détenus, n¹obéissent pas à une durée déterminée. C¹est toute une matinée ou un après-midi, selon le désir de l¹émir.
Abou Al Ouhouch...
L¹autre phénomène de la prison centrale de Kénitra n¹est autre que Abou Al Ouhouch, celui qui avait semé la trouille au Moyen Atlas. Al Khanfouri, qui jouit d¹un gabarit exceptionnel, fait sa loi. Complice de la direction qui l¹utilise pour faire l¹ordre entre les détenus de droit commun, il est le seul prisonnier qui sort du couloir de la mort !
Même Erramach, qui n¹a pas voulu se soumettre à son chantage (700.000 DH en échange d¹une protection), en a eu à ses frais. Il a été tabassé sans qu¹aucun gardien puisse s¹interposer. Les dealers locaux ont compris la leçon depuis longtemps : partager le gâteau avec le seigneur de la jungle.
Une autre illustration de la comédie-tragédie pénitentiaire est la révision du jugement en appel d¹un détenu (25 ans de prison) trafiquant de drogue et de ses complices fonctionnaires de la prison. Sa peine est passée de six mois avec sursis à trois ans, alors que les agents poursuivis ont été acquittés, contre un an de prison ferme en première instance...
D¹aucuns crient déjà au scandale et parlent d¹un arrangement avec une promesse d¹élargissement...
Vivement une visite inopinée de haut niveau et des investigations sérieuses avec les concernés.
albayane.ma
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