Les Lionceaux de l'Atlas ont pris la quatrième place du mondial juniors en sortant, samedi au stade de Galgenwaard d'Utrecht, une bonne prestation en dépit de leur défaite 1-2 devant les Brésiliens.
Ils ont raté de quelques minutes cette victoire et le podium qui leur ouvrait grands les bras mais ont succombé après s'être battus sur toutes les balles et produit une héroïque partie défensive mais des erreurs leur seront fatales.
Avant le début de cette rencontre, le gardien de but Bourkadi, converti l'espace des 90 minutes en capitaine, a présenté au nom de toute l'équipe des excuses pour les dégâts causés par des supporteurs marocains à l'issue de l'élimination des nationaux en demi-finale mardi dernier.
Dans une véritable finale de consolation avec l'esprit et le moral quelque peu aux abonnés absents et un démarrage mou, il a fallu aux joueurs une bonne dose de psychologie et de motivation pour retrouver les enchaînements, corriger leur placement et évacuer ce fardeau de déception supportée depuis leur élimination. Ils pensaient sûrement plus à achever, par obligation, ce tournoi.
Le jeu sera concentré essentiellement en milieu où Hermach, qui supporte la plus grande charge du match, aux côtés du néophyte rajaoui Fatah Said tiendront à distance respectable les Auriverdes. Les latéraux Benzouien et Sbai accompliront merveilleusement leur mission et ce dernier, qui s'est admirablement mis au service du collectif, devrait inspirer son coéquipier de club Bendamou, trop individuel.
Le round d'observation durera une dizaine de minutes, juste le temps pour que les Lionceaux de l'Atlas sonnent la première charge par le jeune Chihi avant de ressayer une deuxième une poignée de secondes après avant que Bendamou ne met de l'ambiance dans les gradins en enlevant un peu son tir.
La tête haute
Si les Nationaux se sont offerts les premières possibilités, ce sont les champions en titre qui se créeront les véritables occasions avec un tour de force qui a rappelé le jeu distillé par leurs aînés lors de la finale de la coupe de la confédération face aux Argentins en Allemagne. Mais, la réussite leur fera défaut à sept reprises en l'espace de cinq minutes.
A force de rater, les auriverdes encaisseront contre le court du jeu dans le temps additionnel sur un but providentiel quand Hermach décroche un tir que Fabio Santos détourne dans sa propre lucarne. De quoi redonner de l'allant au groupe marocain.
Et comme attendue, la seconde mi-temps reprendra sur une cadence effrénée des Brésiliens qui vont réagir rapidement imposant leur rythme de la samba avec la multiplication de passes autour du chef d'orchestre Renato. La défense des Lionceaux tentera tant bien que mal de contenir cette furia pour terminer en beauté cette édition.
Le poteau s'y mêlera également sur un tir de Tardelli (74è) suite à une partie de billard, un cafouillage avant que Bourkadi ne s'empare définitivement du ballon. Il avait auparavant sauvé des bouts des doigts grâce à une formidable détente.
La résistance des Nationaux ne fera que retarder l'échéance surtout quand Nabil El Zhar, en pointe de l'attaque, effacera son vis-à-vis, se présente en face du dernier rempart brésilien mais loupe le coup de grâce qu'il avait au bout des semelles (79è).
L'expulsion de Zouchou pour avoir gêné un Brésilien à exécuter rapidement un coup franc excentré sur la gauche sera le tournant du match. Sur cette balle arrêtée, Bourkadi, jusque là imparable par ses arrêts réflexes et souffrant d'une entorse au poignet, a commis une erreur en voulant renvoyer d'un coup de poing détournant le ballon sur sa ligne que Fabio Santos pousse dans les filets (87è).
Ce fut un coup de massue mais un stimulant pour les Brésiliens qui vont prendre une sorte de revanche sur leur défaite en demi-finale dans l'extra time. Ils s'envoleront en cinq minutes vers la troisième marche du podium dans le temps additionnel par le biais d'Edcarlos isolé.
Les Lionceaux de l'Atlas couronnent la tête haute ce tournoi en produisant une bonne prestation et ont quitté l'aire du jeu sous un tonnerre d'acclamations et d'ovations du public.
Khalid Abouchoukri